C'est avec beaucoup de plaisir que tout le bureau de l'amicale s'associe à l'hommage bien mérité rendu à notre ami

Lucien CASTILLO
dans l'Indépendant du 5 novembre dernier
(article repris in-extenso). En effet, en tant que membre du bureau, Lucien assiste avec beaucoup d'assiduité à nos réunions, ce qui l'oblige hiver comme été à faire le trajet Perpignan - Ille. C'est l'occasion de lui renouveler toute notre reconnaissance.

INDEPENDANT DU 5 NOVEMBRE 1999 L'EMOUVANT HOMMAGE A LUCIEN CASTILLO

Lucien CASTILLO, une des grandes figures du monde associatif et culturel d'ILLE SUR TET a reçu un hommage inattendu (pour lui seulement car ses amis travaillaient en secret à cette soirée depuis fort longtemps). Ils étaient tous là, ses amis du Groupe folklorique illois, de l'Estudiantina, des Goigs dels Ous ou dels Amics del cant pour lui témoigner toute leur affection. Et le lui dire en chanson avec Jordi BARRE. "L'amitié est comme une terre où l'on sème" dit un proverbe de l'école épicurienne, cité par DIOGENE. Lucien CASTILLO a pu le constater à l'aure d'une soirée qu'il avait bien semé. Les murs de la salle des fêtes transpireront longtemps cette émotion non contenue, cette intensité dans la magie du verbe et les sentiments qui ont nimbé les pensées et décroché quelques larmes. L'hommage rendu par les siens, par ses amis, par les Illois est à l'image de l'homme. " Un homme public très tôt engagé. Un homme de coeur humaniste et consensuel" dira de Dr Henri SOLER. Ses amis du groupe folklorique illois, de 1 Estudiantina, des Goigs dels Ous, dels Amics del cant" ont effectué un travail énorme depuis le mois d'août. Obligés de mentir pour cacher à Lucien une reprise d'activité précoce, profitant de son escapade canétoise, des lundis au bridge, pour tisser les mailles de cette monumentale soirée. Jusqu'au dernier moment il ne s'est douté de rien, s'inquiétant àjuste titre de ne voir aucune annonce dans ces mêmes colonnes. Marcel CAPILLAIRE, droit dans les yeux, lui avait soutenu qu'il s'agissait d'un simple concert. L'esprit du félibrige. A quelques heures de ce fameux concert et par précaution, Albert MONIER et Jean MESTRES avaient pris les devants: Lucien, ce soir nous te rendons l'hommage et tu ne peux t'imaginer ce qui t'attends. Le coup porté avec tact, les premières larmes de Lucien étaient prémonitoires. La salle des fêtes avait fait le plein d'amitié, de gratitude. L'ectoplasme du chanoine BONAFONT s'était même invité à la soirée, rayonnant à la joie de ce jeune enfant à qui il avait su insuffler l'esprit du félibrige, l'amour de la culture catalane, de son prochain. La joie des retrouvailles était évidente pour tous ceux qui ont fait le chemin aux côtés de Lucien CASTILLO, depuis la reprise des Goigs en 1948, le départ du groupe des Amics del cant en 1954, l'Estudiantina en 1971 créée par Charles LAFON, la pastorale du chanoine BONAFONT sortie de l'ombre en 1986, les Réginas centenaires et éternelles, les Amis du vieil-Ille, l'ADMR. Trois heures d'émotion. Tout ce parcours résumé en trois heures d'une soirée dense, pleine d'émotion, de surprises, de spontanéité:" Amb la force de l'amor" chantée par Jordi BARRE et reprise par la salle; l'entrée des tambours des "Réginas" dans la salle, le "Quia=quem>>"fredonné par le public. Et Lucien, tel qu'en lui-même:Vous m'avez pris au dépourvu (...) cet hommage je I'accepte avec humilité (...) je crois que c'est l'amitié qui a conduit cette vie, la compréhension, l'acceptation de l'autre. Nous refusons dans ce groupe l'exclusion, plaie de notre société. Etre amis pour aller de l'avant pour être unis, pour faire de grandes choses. Cette soirée je ne l'oublierai jamais et j 'aimerai que ma petite Manon ne l'oublie pas ."Toutes les grandeurs de ce monde ne valent pas un bon ami" a écrit VOLTAIRE.

Heureux Lucien qui en compte des dizaines et en a reçu la preuve au cours de cette mémorable soirée.